Bilan de mi-parcours Nicéphore

Me voici à mi-chemin de la formation entamée auprès de Nicéphore. L’occasion est venue pour moi de me poser et de vous faire un premier retour sur cette aventure.

Car il s’agit bien d’une aventure. Je me suis inscrite auprès de Nicéphore, le 23 juin de l’année dernière et je parle de ma démarche ici. Les travaux se sont enchaînés à toute vitesse et je viens déjà de clore le premier classeur.

Je parle d’une aventure car la pédagogie du cours m’a emmenée au delà de ma zone de confort, là où les bonnes surprises finissent toujours par arriver.

Jusqu’à l’année dernière, je pratiquais surtout la photographie de rue et la diversité des devoirs m’a fait découvrir d’autres univers que je n’aurais pas investigués seule. J’ai ainsi découvert avec bonheur les joies de la nature morte que j’aime pratiquer à mes heures perdues.

Certains disent que si on se spécialise dans un domaine, cela ne sert à rien de savoir tout faire. C’est vrai. Mais je dois dire que j’avais besoin de cette digression et je suis heureuse de m’être ouverte à d’autres horizons. Je retourne à la street-photo avec un plaisir intact, avec plus d’inspiration encore et surtout avec un œil nouveau.

Il me reste des axes de progression. Je ne suis pas à l’aise en portrait. Je l’avais déjà ressenti sur des expériences passées. Ca s’est confirmé avec la pratique. Ce n’est pas mon truc.

Qu’est ce que cela a changé ?

Suis-je une meilleure photographe ?

Difficile à dire. En technique, j’ai compris beaucoup de choses, avec le cours et par la pratique. Je dirais que ma façon de composer une photo a changé. Mes cadrages sont plus précis, plus soignés. Sans être la reine du minimalisme, j’ai quand même fini par saisir l’intérêt de choisir ce qui doit rentrer ou sortir du cadre. Je comprends l’effet de tel paramètre technique sur le rendu de mes photos. J’opère des choix en fonction de ce que je souhaite exprimer et cela me procure une plus grande liberté. J’ai pris confiance en moi et ça… ça n’est pas rien.

Lux fiat

Ma plus grande révélation fut la lumière. Cela peut paraître bizarre, mais je n’avais jamais considéré ce paramètre. Aujourd’hui, c’est l’élément avec le quel je compose et je trouve que cela se voit sur mes photos. Je pense que c’est la progression la plus flagrante de mon parcours.

Un autre changement qui m’amuse… Avant je n’aimais pas le noir et blanc… mais ça … c’était avant ! Bon, je préfère toujours et encore la couleur quand même ! Mais le noir et blanc a le droit de séjour dans mon portfolio.

Moins mais mieux.

Je shoote beaucoup moins qu’avant. Premièrement parce que je prends plus le temps d’observer mon environnement, Je suis devenue plus exigeante. J’ai cessé de shooter des scènes qui me semblent pas intéressantes. Parfois, je ne shoote rien. Et tant pis car je me dis que ce sera pour une prochaine fois. Et puis, je peux le dire : je rate beaucoup moins de photos.

L’approche des travaux se fait en série. Et pour que cela fonctionne, il faut un peu réfléchir à son fil rouge, ce qu’on veut dire et comment le faire, avant de se lancer tête baissée. Parfois il faut tâtonner mais au bout d’un moment, il faut décider d’un parti pris pour mener son travail au bout. J’aime bien cette phase de recherche. C’est un mélange de réflexion et d’intuition.

Ce que j’aime dans cette formation

Le contact avec un formateur

Le succès de la formation repose sur la relation que vous tissez avec votre formateur. Ma principale motivation pour cette école était d’avoir le retour d’un professionnel et je n’ai pas été déçue par ce point. Les retours sont honnêtes, bienveillants et précis avec des axes de progression proposés.

Sans vous tenir la main, les formateurs sont investis dans leur job. Les retours sont détaillés et personnalisés. On tient compte de votre niveau et de votre style. Attention, chaque formateur a sa propre approche de la photographie et les attentes autour des devoirs sont parfois différentes.

Mon formateur donne peu de consignes sur chaque devoir. D’autres ont des attentes plus spécifiques. Il n’y a pas de meilleures manières de faire. Il faut juste intégrer ces différences. C’est amusant mais ni Cathy ni moi n’aimerions changer de formateur. Je ne sais pas comment les élèves sont répartis, mais les affinités sont là.

Cela peut être perturbant lorsqu’on bosse à deux sur les devoirs. C’est mon cas : je travaille avec Cathy et nous avons deux formateurs différents. Nous avons déjà butté sur certains devoirs car nous n’avions pas les mêmes attentes.

La pédagogie

La pédagogie repose sur des chapitres à lire et sur des devoirs à pratiquer. Il y a 1 à 3 devoirs à rendre par chapitre. La progression est en pente douce et les devoirs sont variés pour pouvoir toucher à beaucoup d’aspects de la photo. Les sujets ne sont pas trop « obtus » et permettent à tous de s’exprimer pleinement. A part un ou deux travaux, il y a une grande liberté dans l’interprétation du sujet. En tout cas, j’y ai trouvé mon compte.

Le temps investi

Je pratique environ 3h00 à 5h00 par semaine, mais pas uniquement sur les devoirs Nicéphore. J’ai toujours des projets qui m’occupent, qu’il soient personnels ou professionnels. Par exemple en ce moment, je fais un reportage sur la création d’un parfum pour un client et je travaille sur mon projet Monopoly. A mes heure perdues, je pratique la photo argentique.

En plus de ma pratique, beaucoup de mes lectures tournent autour de la photographie : le cours Nicéphore, ouvrages dédiés à la culture photographique, blogs, magazine, webzine, tutos. Ce n’est pas une recette à appliquer. Chacun peut trouver le rythme qui lui convient.

Le contenu

Les cours sont clairs et simples à comprendre. On comprend bien la logique de progression qui est proposée. Plus que savoir maîtriser le jargon, c’est le regard qu’il faut affûter. Je souhaitais ne pas me perdre dans des détails techniques, et ce n’est jamais arrivé.

Les déceptions

Comme dans toute formation, il y a des point positifs et d’autres qui le sont un peu moins. C’est normal, et tant que cela ne constitue pas un point de blocage, ce n’est pas très grave.

L’outil digital

Si le concept et la pédagogie sont supers, les outils digitaux le sont moins. L’école s’appuie sur une plateforme complètement archaïque et pauvre en contenu. Il y a comme un goût d’inachevé. Si vous n’êtes pas un geek ou une geekette, ce n’est pas très grave.

Mais pour une école à distance en 2019, et pour le prix, je trouve que c’est dommage… Je m’attendais pour chaque devoir à trouver des ressources, des tutos en ligne, des liens vers des photographes pour la culture photographique. Il n’y a rien de tout cela. Quelques contenus sont partagés sur le compte public Facebook et le groupe privé de l’école.

Les liens entre élèves

J’ai eu l’occasion de rencontrer des élèves lors d’un atelier polaroïd organisé par mon formateur et j’ai passé une super journée. Je pense que tout le monde dans cette formation a besoin de nouer un contact réel avec ses pairs et l’école devrait favoriser la rencontre entre élèves. Nous sommes impatients de renouveler l’expérience … a bon entendeur ….

Le Groupe Facebook privé est un peu décevant. Je n’ai pas vraiment réussi à créer d’intéraction virtuelle avec les autres élèves. Nous avançons à des rythmes différents. Il manque un modérateur pour la dynamique. J’ai arrêté de poster mes photos car j’ai senti que ma production pouvait potentiellement induire les autres élèves en erreur.

Des bonnes surprises ?

Oui et oui ! Il y a eu cette rencontre avec Cathy qui m’apporte une bouffée de fraîcheur et un bouillonnement créatif dans mon quotidien.

Ce contexte, cette dynamique ont fait de moi quelqu’un de plus créatif. Cela peut vous paraître étrange mais dans mon quotidien professionnel, je suis amenée à créer des concepts de parfums sur la base d’images. L’olfactif est un sens qui échappe au langage. En regardant en arrière, j’ai quand même le sentiment de savoir mieux utiliser la sémiologie de l’image, même si j’y suis sensibilisée depuis quelques années déjà. J’en parle ici.

Entre ma reprise d’études à 40 ans en école de communication, mon métier de marketing manager en parfumerie, l’écriture de contes et cette formation, je vois un lien évident : c’est ce goût pour raconter des histoires et parler de la sensorialité (couleurs, odeurs et textures) qui m’animent.

Je ne sais pas encore où tout cela va me mener. Peut être nulle part, peut être vers une autre voie. Il se passe des choses et je compte continuer la route. Je suis curieuse de savoir ce qu’il s’y trouve au bout.

8 commentaires

  1. Merci pour ce retour d’expérience sur ta formation à Nicéphore. Je le trouve très honnête et sans complaisance, ça fait du bien !
    J’ai toujours beaucoup aimé tes photos, et je trouve vraiment très intéressantes tes explications sur tes démarches. Tu as toujours une réflexion sur tes travaux, réflexion que je n’ai pas encore complétement et qui me manque parfois.
    En tout cas, bravo pour ce que tu as déjà fait, c’est toujours avec autant de plaisir que je découvre tes travaux (Nicéphore ou autres d’ailleurs) !

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  2. Très beau parcours, tes photos sont magnifiques et sensibles. C’est un plaisir de les découvrir à chaque fois.
    Pour les interactions avec un groupe FB, s’il n’y a pas de modérateurs ou de personnes un peu leader, ça ne marche pas bien. C’est plus dans la culture des anglos-saxons de poster des « wow amaaaazing ! », « greeeeat work », « I looooove your job ». Je suis d’accord c’est dommage qu’il n’y ait pas ce lien.
    Bref continues sur ton fil, ton chemin !

    Aimé par 1 personne

  3. Je pense exactement comme Brigitte.. Je rajouterais juste : « Aaaah, si j’avais encore 40 ans.. même 50… allez.. » Et surtout si j’avais découvert la passion de la photographie plus tôt.. Mais voila.. Merci, en tous cas, de nous faire partager ! 😉

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  4. Merci Brigitte pour ton retour, toujours pertinent et sensible. Je voulais raconter cette expérience de la façon la plus honnête qui soit. Et oui, le principe de ces écoles à distance exige une certaine régularité et rigueur dans la pratique pour progresser. En tant que professeur, cela ne doit pas trop t’étonner. Il faut y consacrer de l’énergie comme dans tout apprentissage.

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  5. C’est bien de nous faire partager ton expérience, on sent que tu as constaté ton évolution en matière d’analyse et d’utilisation réfléchie de la lumière… Ta formation semble très efficace mais c’est aussi parce que tu t’y investis vraiment !
    Et tes clichés sont toujours le témoignage de ta curiosité et de ta sensibilité…C’est déjà parfait pour moi!😊

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