Je vous propose un retour en images d’une collaboration avec Pascal sur le projet Monopoly. Loin de reculer devant une canicule prometteuse, nous nous étions donné rendez-vous un vendredi matin à la fraîche pour démarrer notre parcours en plein centre de Paris. Nous avons traversé les avenues les plus chics de la Capitale, en quête de scènes de rue. La journée fut intense et l’exercice difficile.
L’expédition a démarré à la terrasse d’un café sur la Place de la Bourse. Nous avions choisi la journée la plus chaude de juillet pour continuer l’exploration des rues de notre projet. Nous espérions shooter des scènes de rue à foison….Helàs, la transhumance estivale avait déjà vidé les rues. Et ce jour là, les Parisiens avaient déserté les terrasses pour rester à l’ombre ou fuir la touffeur à la campagne ou en bord la mer.

Le programme de la sortie s’appuyait sur un itinéraire de 10 km environ au départ de Place de la Bourse et nous faisait traverser les Rue de la Paix, Rue du Faubourg Saint Honoré, Avenue Matignon, en passant par la Place Vendôme.
Pour rappel, ce projet consiste à saisir l’atmosphère de chaque rue du plateau de jeu en deux ou trois photos. Nous sommes en train de définir notre éditing. Nous avançons doucement vers une combinaison de 3 photos qui, pour représenter au mieux l’âme du quartier se concentrent sur un détail, une vue générale et une scène de rue. Nous acceptons l’idée qu’il faudra revenir sur les lieux pour optimiser notre production.
Voici un exemple de comment nous pensons éditer ce travail.
Rue du Faubourg Saint Honoré
Pascal Pascal Escampette
Le luxe des boutiques et la propreté des devantures forment l’esprit du quartier. La rue est très longue et offre des standings différents selon la géographie.
Place de la Bourse
Escampette Pascal Escampette
Le Palais Brongniart autrefois le poumon de l’activité financière de Paris se transforme bientôt en musée.
Avenue Matignon
Escampette Pascal Escampette
Une rue déserte faite de vitrines de galeries d’art et de l’ambassade d’Israel hautement protégée. La première photo a failli me coûter cher puisqu’un policier est venu me voir pour me demander de l’effacer. J’étais trop près du périmètre de sécurité du bâtiment.
Rue de la Paix
Escampette Escampette Pascal
La voie tracée vers le luxe de la Place Vendôme
La tribune de Pascal
Pascal, vous le connaissez dejà. Il a lancé ce projet et avait déjà participé à la sortie de groupe de l’année dernière. Vous pouvez relire le billet ici. Voici sa sélection et sa tribune
Entre manifs hebdomadaires et Covid, mon enthousiasme à venir me balader dans Paris en avait pris un sacré coup. L’atmosphère générale depuis le confinement avait même fini par casser mon goût pour la photographie. Le smartphone était devenu bien souvent mon seul bloc note.
La proposition d’Emmanuelle d’une sortie en groupe afin de reprendre notre projet « Monopoly » a été une vraie opportunité pour essayer de casser cette mauvaise routine.
Pas d’argentique ni de télémétrique pour cette reprise, mais juste 2 appareils de petite taille, légers et simples d’usage, Un Ricoh GR à focale fixe, et un petit Panasonic avec un minuscule zoom équivalent 70-200. En général je n’emporte jamais de téléobjectif pour des photos de rue, mais je me suis rappelé que pour ce projet, nous ne faisions pas que de la « street photo » et que parfois pour de l’architecture ou une perspective, il pouvait être utile d’aller au delà des focales dites standard.
Quand nous avons débuté la sortie place de la Bourse, je me suis vite rendu compte que par rapport à Emma, je n’avais pas le regard ni l’inspiration. C’est en l’observant shooter des choses que je n’avais pas remarquées que le déclic est revenu progressivement.Si la technique ne se perd pas en quelques mois, le « regard » de photographe a besoin lui de se rééduquer, et à ce titre une sortie avec un(e) autre photographe inspiré(e) a vraiment été pour moi un tremplin pour reprendre goût à une photographie autre que de simples souvenirs.
Cliquer sur les vignettes
Ma démarche
Je suis partie avec l’idée d’utiliser mon Canon AE1 (argentique) avec un 35 mm . J’ai utilisé deux pellicules : une Ilford XP2 400 NB et une Kodak Ultra Max 400. J’ai beaucoup aimé shooter avec cet appareil pour cette session. Son maniement me paraît de plus en plus intuitif même si la contrainte de rester sur une focale unique peut être limitante.
Une fois mes pellicules utilisées, j’ai continué avec mon numérique et bizarrement j’ai trouvé que mes photos étaient moins réussies. Pour les sujets, j’ai essayé de saisir des scènes de rue mais j’ai toujours du mal à oser prendre des sujets de face et de très près. Je pense que pour avoir une scène vraiment impactante, il aurait fallu que je me poste à un endroit intéressant et que j’attende que quelquechose se passe. Or il fallait que nous avancions.
L’Avenue Matignon m’a vraiment posé des difficultés tant cette avenue est vide et uniforme. Il y a peu de passage et chaque devanture proprette est inaccessible et sans âme. La difficulté de ce projet tient au fait de devoir prendre des vues qui reflètent vraiment l’âme du quartier sans tomber dans une photo d’agence immobilière. Comment faire des photos intéressantes et qui soient en même temps spécifiques au quartier ? Il faudra revenir parfois sur nos pas et se mettre en quête d’histoires plus marquantes.
Cliquer sur les vignettes
Les photos numériques
j’aime l’idée de ce projet et la réalisation que tu en as fait
Mais tu sais ; Paris se vide toujours de ses habitants au mois d’août et c’est toujours pour ceux qui restent une période délicieuse
J’aimeJ’aime
Merci Yoshimi . Oui Paris est vide en août et C’est bien pour cette raison que je pars en vacances en juillet
J’aimeAimé par 1 personne
Même si ce fut «compliqué», encore une très belle série! Je suis impressionnée de voir la manière dont tu as développé ta «patte», elle se reconnaît bien. Hâte de voir la suite!
J’aimeAimé par 1 personne
C’est gentil Émilie . C’est drôle parce que ma patte comme tu dis, je ne la reconnais pas trop 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Et pourtant… Elle est bien présente!😉
J’aimeJ’aime
Un très bel article, encore une fois. La démarche en groupe n’est pas mon truc* mais je comprends. Vous avez parcouru beaucoup de lieux me semble-t-il et capter leur esprit en si peu de temps tient de la gageure.
Le résultat est probant et l’article est riche des différents regards qui transparaissent au travers des clichés. La comparaison argentique vs. numérique me paraît futile (d’autant que sur ce blog au final tout est numérique et que ce n’est pas comme pour un tirage). Que se passerait-il si les images étaient présentées sans préciser leur origine ?
* Travailler en groupe signifie discipline, respect d’un horaire, d’un planning et forcément restrictions ; pas question de changer de lieu, de rester plus longtemps ici, de s’abstenir là…
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Bernard pour ce retour précis. Au sujet de l’argentique, oui je tiens à le préciser . Non le résultat n’est pas le même qu’en numérique : les couleurs sont particulières , le grain est différent . Les retouches sont quasi inexistantes à part un réglage des contrastes. Le nombre de photos prises est limité – on doit faire des choix – enfin pas d’optimisation possible du cadrage au moment de la prise de vue puisque l’on ne voit pas le résultat. Non vraiment… la différence est loin d’être futile.
J’aimeAimé par 1 personne
Je retrouve l’ambiance du photo-club, où tout le monde se motive mutuellement pour avancer ensemble. C’est vrai qu’il faut plus de motivation pour shooter en solo et que, souvent, on n’y va pas…
J’aimeJ’aime
C’est un juste équilibre à trouver entre se forcer et tout laisser aller . Ça doit rester un plaisir 🤪
J’aimeAimé par 1 personne
Ah que je suis contente de revoir ce projet monopoly que j’aime tant.
Mais que de travail de réflexion pour arriver à la Photo.
En tout cas, j’ai aimé dans l’ensemble les photos. Mais j’avoue que j’ai un petit faible pour celle de la réfection entre architecture et luxe, par le jeu du reflet de la BMW sur l’architecture Haussmanienne. Cela me donne des idées de prise de vue
Bonne soirée
Corinne
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Corinne pour ton retour. Contente de voir que ce tu appré
cies ce billet.
J’aimeJ’aime
Rooooôoolala.. Qu’est-ce que j’aime ça !
– Maman ! J’veux faire des photos comme la dame !… Rires…
J’adore, j’adore ! Et les reflets dans les carrosseries de voitures.. sublimes.. Enfin tout, quoi.. Bises !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Evelyne 😘😘😘
J’aimeJ’aime
Waouhhh
Tu as raison ! Tes photos argentiques sont plus parlantes!!
Le fait d’être à deux et de croiser vos visions est un vrai plus!!!
Les 2 commentaires en feed back aident à mieux cerner votre démarche👍👏
Et la contrainte d’essayer d’exprimer l’âme, l’ambiance d’une rue est compliquée 😉 Vous allez devoir choisir…😂🤣
Courage…Vite, la suite!!!
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Brigitte . Comme j’ai commencé la journée avec l’argentique, il se peut que j’eusse été en meilleure forme qu’en fin de session avec mon APN.
Pour la démarche, nous attendions d’avoir suffisamment de matière pour statuer sur une approche. La narration avec 3 photos paraît être une bonne option. Ces photos devront sûrement marcher entre elles pour que le travail fonctionne bien.
J’aimeJ’aime